Quel est le problème? Y a t-il un problème ?

La vie vit sa vie à sa manière

Il n'y a rien à comprendre, donc aucun débat possible

Il n'y a que ça, donc aucun conflit possible

Reste tranquille, tout va bien

Du point de vue de la vie, il n'y a pas de problèmes. La vie n'est pas défectueuse. La Vie vit sa vie à sa manière et c’est tout.

Par contre, du point de vue de celui ou celle qui cherche à comprendre les raisons de sa souffrance, il semble y avoir un problème.

Le seul et unique problème est relié au fait de croire que les choses sont d’une façon alors qu’elles ne le sont pas. Le problème est une méprise entre :

• Le Réel et ce qu’on pense être réel;
• La Vérité et ce qu’on pense être la vérité;
• L’Expérience et ce qu’on croit être l’expérience.

Et cela semble être causé par l’importance accordé au mental conceptuel. Autrement dit, nous croyons que les choses sont d’une façon alors que notre expérience confirme autre chose.

Le mental conceptuel

Le mot n’est pas la chose, la carte n’est pas le territoire.

La pensée utilise le langage, des mots et des concepts.

Un concept pointe ou se réfère à une expérience mais n’est pas cette expérience.  Par exemple, prenez le concept « bleu ». Bleu est le son que les humains ont convenus d’utiliser afin de décrire l’expérience visuelle « bleu ». Il en est de même avec le concept « trois » qui lui pointe vers l’expérience visuelle, auditive ou autre, de « trois ». Trois personnes, trois sons etc…

Voilà pour les concepts concrets ou empiriques. Ils pointent directement vers une expérience. Mais il y a aussi les concepts abstraits qui eux ne pointent pas directement vers une expérience. Ils pointent vers un concept empirique qui lui pointe vers une expérience. Par exemple, le concept de « variable » en mathématique. Une variable est n’importe quel chiffre. Mais l’expérience « n’importe quel chiffre » n’existe pas.

La morale de cette histoire est simple. Il y a des concepts qui pointent directement vers une expérience et d’autres qui y pointent indirectement c’est-à-dire par l'entremise d'un autre concept. Mais le plus important est que TOUS les concepts SE RÉFÈRENT À ou POINTENT VERS une expérience. Jamais ils ne sont cette expérience.

C’est ce qu’on veut dire par le mot n’est pas la chose ou la carte n’est pas le territoire. La carte REPRÉSENTE le territoire ou POINTE VERS mais n’est pas le territoire.

Les concepts sont utiles dans la vie de tous les jours afin de partager notre expérience mais ils sont inaptes à comprendre et expliquer la totalité de l’expérience.

Le langage dualiste

Le langage est, fondamentalement dualiste. C’est-à-dire qu’il décrit les choses comme étant séparés les unes des autres.

Le langage utile les mots. Mots qui ont été définis par convention. Or, le fait même de définir a une double action. D’une part le fait de définir ENCADRE, et d’autre part il SÉPARE.

Quand, par exemple, nous définissons le mot « chaise », nous encadrons les caractéristiques qui définissent une chaise mais EN MÊME TEMPS, nous séparons cet ensemble de caractéristiques de tout ce qui n’est pas cet ensemble, de tout ce qui n’est pas une chaise. ENCADRER (chaise) et SÉPARER (non chaise). Cette dualité est inhérente au langage, inhérente aux mots et aux concepts.

C’est ce qui explique que le mental conceptuel ne peut pas concevoir ce qui, de nature est inconcevable et non séparé.

Comprenez bien que je ne suis pas en train de dire que l’utilisation du mental conceptuel, du langage et des concepts est un problème. Au contraire, le mental est un serviteur extraordinaire. Par contre il est un très mauvais maître. En particulier lorsqu'il est question de voir les choses telle qu'elles sont réellement.

Dans la tradition du Vedanta, on nomme ce phénomène l’illusion, le rêve, ou le pouvoir de Maya. Et dans la tradition Chrétienne, le mensonge, le péché, le mal. 

Le remède est simple, voir les choses comme elles sont. Cesser de croire que les concepts sont la réalité.