Vivre le paradoxe
La vie est un mystère qu'il faut vivre et non un problème à résoudre
Mahatma Gandhi
Si je vous demandais qu’est-ce que la vie? Si je vous demandais de me donner votre définition de la vie, que me diriez-vous ? Je vous invite à vraiment essayer. Je ne parle pas ici de la vie biologique, de la vie vue avec les lunettes d'un biologiste. Je parle de la vie que l’on vit, en ce moment. Je parle de cette vie, ici, là, tout de suite.
La vie est…
La vie est belle
La vie est magnifique
La vie est cruelle
La vie est simple
La vie est étonnante
La vie est dure
La vie est difficile
La vie est compliquée
La vie est facile
La vie est (placez ici n’importe quel qualificatif auquel vous pourriez penser)
La vie est tout ça en même temps. La vie est une vie.
La vie ne peut être définie, elle est tout à fait indéfinissable, inconcevable, illimitable.
Et l'illimité, n’est pas limité par les limites de ce qui est ou semble être limité.
Dans une même foulée, la vie peut passer de belle à cruelle… Mais il n’y a pas deux vies, il n’y a pas une vie qui soit belle ET une vie qui soit cruelle. Il n’y a que LA vie belle et cruelle et douce et intransigeante et…
La vie est un mystère, les voies de Dieu sont impénétrables, c’est ça qui est ça, sont toutes différentes expressions qui proviennent de la sagesse traditionnelle ou populaire, qui pointent vers le caractère paradoxal de la vie, de la réalité.
Dans le bouddhisme Zen, la pratique des koans a pour objectif de nous placer face au paradoxe, là où, comme le disait le maître Zen Hakuin, il nous faut, « lâcher les mains au bord du précipice ».
Dans l’Advaita Vedanta, le vicara marga, la voie de l'exploration ou de l'investigation de soi, a le même objectif, soit nous faire basculer dans la réalité, celle « dont on ne peut rien dire ».
Que faut-il faire? Que dois-je faire? sont des questions qui reviennent sans cesse. Mais ces questions sont basées sur la présomption que nous pouvons ou devons faire quelque chose pour être ce que nous sommes déjà. De plus, ces questions prennent racines dans un sentiment de manque et dans l'idée que la vie est défectueuse et que nous devons la réparer. Mais la vie est-elle vraiment défectueuse?
Il n’y a rien à faire et rien à ne pas faire. La seule façon de changer c'est de changer mais en même temps, il n'y a rien, ni personne à changer car la vie n'est pas défectueuse. C'est le paradoxe!
Êtes-vous prêt(e) à vivre le paradoxe?
En fait..., vous le vivez déjà!
* La vie est belle de Roberto Benigni